La reproduction des champignons

À la demande d'un certain nombre de personnes j'ai réalisé cette partie du site qui est une initiation à la reproduction des champignons.

Les Champignons (mycètes) ne font pas partie des végétaux. Au contraire, les Champignons ont plus de caractéristiques en commun avec les animaux qu'avec les végétaux (voir l'arbre du vivant).

Entre autres points communs, ils ne peuvent pas utiliser la lumière, contrairement aux végétaux qui "s'alimentent" grâce aux sels minéraux du sol et au dioxyde de carbone pour fabriquer leur matière organique. Les champignons se nourrissent (comme les animaux) de matière organique préexistante.

Les ascomycètes : truffes, morilles... se reproduisent par des spores qui mûrissent dans des sacs appelés asques (en général à 8 spores).

Les basidiomycètes : amanites, cèpes... se reproduisent par des spores portées par les basides qui ont une forme de massue. Ces spores sont supportées à l'extrémité des stérigmates (petits tubes porteurs), et elles sont le plus couramment au nombre de 4.

 Voir aussi :  Explications sur le groupe BASIDIOMYCOTINA

La reproduction :

Le champignon se reproduit par des spores minuscules de l’ordre en moyenne d’un centième de millimètre ; les spores à maturité sont dispersées par le vent et le ruissellement de l’eau. Une partie infime des spores va germer en donnant des filaments qui se différencient par des polarités différentes (nommées + et -). Ces filaments très fins en réseau constituent le mycélium primaire.

La rencontre de deux mycéliums primaires de polarités différentes formera après fusion un mycélium secondaire d'où naîtra ce qu'on appelle dans le langage courant un champignon. Cette structure éphémère sortant du sol, dont le rôle est de disséminer les spores, n'est en fait que la partie visible du champignon, le sporophore (littéralement « porte-spores »).

Les spores ne sont pas exactement des graines, elles ont simplement en commun avec les graines des plantes d'être des organes de dissémination pour la conquête de nouveaux milieux. Mais leur structure et leur mode de formation dans le cycle de reproduction sont différentes.

Les mycorhizes

La grande majorité des champignons vit en étroite collaboration avec des végétaux terrestres. Ils sont en symbiose (association à bénéfices réciproques) avec les filaments mycéliens qui engainent les fines racines (radicelles)

Cette symbiose avec la plante forme une mycorhize (de myco : champignon et rhiza : racine).

Certaines graines d'orchidées ne germent pas dans un sol stérile, sans champignons.

Une animation sur le développement d'un champignon

Animation développement d'un champignon

La présence de Mycorhizes sur les radicelles :

-augmente la surface du réseau racinaire ce qui engendre une meilleure absorption de l’eau par la plante en période sèche

-renforce la lutte de la plante contre les maladies

-apporte des minéraux à la plante

-stabilise le sol par le réseau mycélien

-accélère la croissance des plantes

Le champignon va fournir des éléments minéraux de la rhizosphère (généralement définie comme la région du sol sous influence de la racine) aux espèces végétales et ainsi améliore leur nutrition.

Il existe d’autres types de relations :

Les champignons saprophytes :

Ils s'attaquent à la matière organique morte : humus, bois, fruit, cadavre, ils digèrent tout, et participent au nettoyage de la forêt.

Les champignons parasites :

Il suffit d’une blessure sur l’arbre ou une faiblesse suite à une sécheresse pour qu'ils s'installent. Ils pénètrent dans les cellules, s'attaquent aux tissus vivants, et y puisent tout ce dont ils ont besoin, ce qui entraîne la mort de leur hôte.

On peut dire un mot sur un champignon appelé Cordyceps militaris qui s’attaque à des insectes : chenilles ou chrysalides vivantes, pendant leurs transformations. Il les recouvre de mycélium et les vide de leurs substances jusqu'à la mort de l’insecte.

Les mythes :

Les champignons poussent même, quelques fois, dans les champs ou en forêt en cercle presque parfait ; ce phénomène porte le nom de ronds de sorcières ou cercle de fées. Selon de nombreuses légendes du Moyen Âge, ils étaient associés avec les forces du mal.

A cette époque, on ne connaissait pas le microscope, ces choses maléfiques pour eux ne possédaient pas de graines pour se reproduire et sortaient de terre en une nuit.

Ces ronds de sorcières lié à un mycélium annulaire s’élargit de quelques centimètres jusqu'à un mètre chaque année pour certaines espèces pour mycorhizer d’autres plantes et récupérer les substances nutritives du sol. On peut même repérer ces cercles par une herbe d'un vert plus foncé dans les prairies, hors période de fructification. Le Tricholome de la Saint-Georges (Calocybe gambosa) fait partie de ces espèces.

Au Canada, on a observé des cercles vus d’avion jusqu'à 3 km de diamètre.